Aaron, le mafieu au parcours atypique.

Bonjour! Mon nom sur mon certificat de naissance est Aaron Krakaeur et on me surnomme L'aigle. Je suis né(e) le 12/01/1983 à Yorken Angleterre. Je suis un(e) humain et j'appartiens à la mafia. Je travail comme/en mafieux.

Aaron. Un prénom qui résonne la froideur. Sans surprise, il se devait d'être l'incarnation de la froideur pour rester professionnel dans son métier. Obéir aux ordres et soigner son travail lui était primordial. Ne pensez certainement pas qu'il ne connaît pas la notion de s'amuser. Il avait beau être une brute lorsqu'il travaillait, Aaron était le maître de la fête une fois le boulot terminé. C'était lui qui mettait l'ambiance, lui qui montait sur les tables pour ambiancer les clients autour de lui. Certes, il n'était jamais ivre mort pour éviter de délivrer des informations sur son métier, mais l'alcool n'était pas nécessaire pour qu'il passe une bonne soirée.

Son côté aventurier permettait à son patron de l'envoyer sur les terrains à risque. Que c'était plaisant d'escalader des murs abrupts, ou de flirter avec le danger. Que c'était agréable de jouer aux équilibristes sur un pont pour rattraper une proie en fuite. Bref, dès qu'il dansait avec la mort, il sentait le bonheur l'envahir.

Aaron jouait beaucoup. Absolument pas radin ou économe, le britannique déposait des centaines de dollars chaque soir sur les tapis verts du casino du coin. Il aimait jouer, mais détestait perdre. Gare à vous si vous le ruinez en un soir ; il mènera sa petite enquête pour vous retrouver...Et récupérer l'argent perdu. Au passage, il emploira probablement quelques paroles sarcastiques car Aaron adorait jouer avec les mots. Il possédait cet humour noir que peu appréciait, mais que tout le monde connaissait.   

Comme tout mafieux, il ne pouvait être rachitique. Mesurant 1M78 pour 75kg de muscles, sa silhouette ne se démarquait pas de ses autres collègues. Sa chevelure blonde et ses yeux perçants verts lui servent souvent à draguer la fille qu'il avait en vue. Il n'est pas surprenant de retrouver quelques cicatrices sur son corps, en particulier sur le haut du corps. Etant donné ces nombreux combats ou cascades, la peau d'Aaron avait subie toute sorte d'égratignures, de bleus, de coupures, de brûlures etc...Il incarnait le parfait guerrier, quoi. 

Il est évident qu'en tant que parfait humain, Aaron ne s'arme d'aucun pouvoir surnaturel. Il peut manier toutefois tout type d'armes (de poing, ou de distance). Sa formation l'a formé aux différents types de combat et il connaît assez bien les redoutables arts martiaux.

De part son ancien métier, il peut piloter tout type d'avion / Hélicoptères et le monde aéronautique n'a plus de secrets pour lui.

-Tu me demandes d’être chirurgien ? T’es franchement sérieux ?!

York, 21 novembre 2000. Drôle de discussion de fin de soirée au manoir Krakaeur. La bâtisse rustique datant du XVIIIème siècle avait rarement vécu de telles nuisances sonores. Même la pluie qui s’abattait sur le parvis n’était pas aussi bruyante que les cris qui résonnèrent dans chaque pièce du manoir. Aaron Krakaeur, 17 ans expérimentait l’une des pires soirées en compagnie de son père, Marek Drov, 50 ans. La tasse de thé chaude que le paternel savourait ne sembla pas calmer les ardeurs de ce dernier.

-Aussi sérieux que la mort, fils. Je peux te payer la meilleure école de médecine d’Angleterre Aaron. Pour éviter de se brûler les doigts, Marek déposa sa tasse sur la console en bois massif et embrassa la nuque de l’adolescent à l’aide de sa main gauche. Tu suivras les pas de ton père. Je pourrais te raconter au coin du feu, les ficelles du métier durant des soirées entières. Sa main gauche déménagea jusqu’à la joue de son fils. Je veux être fier de toi.

Son paternel représentait son principal pilier, surtout depuis l’abandon de sa mère cinq ans plus tôt. Katerina Milch n’avait plus donné de signe de vie depuis la matinée de juillet 1995, lorsqu’elle avait décidé de rompre tout lien familial avec son mari, mais également son fils. Les rumeurs courent qu’elle se serait exilée en Allemagne, n’arrivant plus à supporter la pression de son rôle de mère. Aaron eut du mal à avaler la pilule. Il avait surtout eu une grande difficulté à se dire qu’il n’aurait probablement jamais aucune réponse qui expliquerait logiquement le geste de sa mère.

-Papa, on en a déjà parlé des dizaines de fois. Chirurgien ne m’intéresse pas. Ce que je veux, c’est être pilote de ligne. Tu sais très bien que c’est ma passion depuis gamin ! Répliqua bien trop nerveusement Aaron en enlevant sans délicatesse la main de son père.

Cette discussion, déjà abordée effectivement des dizaines de fois, fatiguait Marek. Son unique fils était atrocement têtu et rien ne le ferait changer d’avis…Tout comme lui d’ailleurs.

-Aaron Krakaeur. Tu es sous mon toit, et tu feras donc ce que je te dis de faire !

Education old school oblige, Aaron ne contrôlait pas ses futurs choix, tous désignés et tracés par son père. Néanmoins, ce n’était pas cette autorité dépassée qui empêcherait Aaron de poursuivre ses rêves. Ainsi, en cette soirée du 21 novembre 2000, l’adolescent à la crinière blonde décida de claquer définitivement la porte d’entrée du manoir derrière lui. A lui de rentrer brutalement dans la vie d’adulte pour réaliser ses rêves.

Mais la vie n’était pas aussi facile et plaisante quand papa ne payait pas ses moindres caprices. Originaire d’une famille plus qu’aisée, Aaron n’avait jamais réellement remarqué à quel point les choses bêtes mais essentielles de la vie ruinait un être. Certes, l’argent mis de côté durant quelques années lui permettait de se loger et de vivre correctement durant quelques mois. Sa vie ressemblait aux vies de citoyens normaux. Il payait ses factures, effectuer ses courses dans des supermarchés bondés, sortait le soir pour profiter de la vie. Puis, comme chaque être voulant accomplir son rêve, il enchaînait petits jobs sur petits jobs pour payer la très réputée mais onéreuse formation pour devenir pilote de ligne. Ce rêve, il le touchait du bout des doigts. Il le voyait, et il l’avait réalisé.

Au revoir York, bonjour Londres et sa pollution quotidienne. Il écrivait un nouveau chapitre de son histoire, un chapitre qu’il pourrait relire des heures entières une fois sa retraite prise. Malgré le fait qu’il soit théoriquement orphelin, Aaron n’avait jamais été aussi heureux. Se lever chaque matin pour apprendre quelque chose qui le passionnait relevait du miracle. Il était bien conscient que beaucoup sur Terre, même les plus privilégiés n’étudiaient pas toujours un sujet qui les passionnait. Aaron s’apparentait à être l’allégorie du courage. Abandon d’une mère indigne, rébellion auprès d’un père coincé dans une autre époque, immersion dans le tourbillon d’une vie impartiale. Et pourtant, il était en route pour décrocher son diplôme.

Puis, il y avait Alex aussi. Ce bon vieil Alex. Camarade de promo et maintenant collègue de travail. Nombreuses avaient été les soirées passées à ses côtés où l’alcool obligeait à raconter ses secrets les plus noirs. Nombreuses sont les différentes photos des deux hommes dans des lieux différents. Que ce soit dans les bars, les soirées barbecue lors des beaux jours, le cockpit de l’A320, durant les parties de golf le dimanche après-midi, les deux meilleurs amis ne manquaient pas l’occasion pour se créer de nouveaux souvenirs. A les regarder d’un œil extérieur, ces deux êtres vivaient la vie parfaite. Aaron survolait le monde avec British Airways pour un honorable salaire, Alex s’apprêtait à se marier avec une charmante jeune femme et Aaron venait de se voir attribuer le rôle de « Best man » pour le mariage de son meilleur ami. Plus les années passèrent, plus ils vieillissaient. Mais ils vieillissaient heureux.

Et puis, vient cette date du 13 juillet 2013. Une semaine après le mariage d’Alex. Un mois après qu’Aaron ait rencontré une charmante jeune femme au détour d’une rue. Les deux meilleurs amis devaient partager ensemble le cockpit pour relier Londres à Los Angeles. Aaron, fiévreux, avait préféré ne pas partir travailler pour un vol aussi long afin de ne pas mettre la sécurité des passagers et de l’équipage à risque. Il fut donc remplacé par un autre pilote, à la grande déception d’Alex.

13 juillet 2013, 15h27.
« Bienvenue dans l’édition « Global News » sur la BBC. » Le générique de la chaîne info réveilla subitement Harlow qui avait succombé aux effets des médicaments pour remédier à sa fièvre. Il s’étira en craquant quelques os et adapta sa vue pour mieux apercevoir l’écran de télé.

« Avant de s’attarder sur les news de la matinée, cette information vient tout juste de nous parvenir. Le vol de la compagnie britannique British Airways BA875 effectué par un Boeing 777 reliant Londres à Los Angeles s’est crashé dans l’Atlantique, une heure vingt après son départ de l’aéroport de London-Heathrow. A cette heure, il semblerait qu’il n’y ait aucun survivants. »

Une explosion de son cœur le mit sur pieds immédiatement. Sa peau perdit sa couleur rosée habituelle et ses mains se mirent à trembler. Allons, il y avait de nombreux vols Londres-Los Angeles chaque jour, il y aurait très peu de chance pour que…

-Bordel ! Même son lapin blanc, dormant à poings fermés, releva subitement les oreilles à la suite du cri mêlant douleur et tristesse d’Harlow. Sur son ordinateur figurait son planning pour le mois. Aujourd’hui, il aurait dû effectuer le vol BA875 Londres-Los Angeles avec son meilleur ami. Foutu fièvre. Foutu professionnalisme qui l’a empêché de mourir en même temps qu’Alex.

Prise d’une subite furie, Harlow lança son ordinateur portable contre un mur, renversa sa table basse, balança la télécommande sur la télé pour que cette foutu journalise se taise, cria de pleins poumons comme s’il voulait se réveiller d’un mauvais rêve. Il créa un véritable chaos au sein du salon autrefois accueillant. Puis, après la colère, vient la tristesse. Son souffle se coupa et des larmes vinrent piquer ses pupilles meurtries. Charlotte, sa compagne qui venait de rentrer à l’instant du travail, observa son compagnon complètement démuni.

-Aaron, qu’est-ce qui s’est passé ici ? Demanda Charlotte sous la panique alors qu’elle déposa son sac à main au sol.

Que s’était-il passé ? Pourquoi la vie lui avait soudainement enlever l’une des personnes les plus importantes pour lui ? Pourquoi le destin l’avait obligé à rester chez lui ? Il aurait dû mourir, lui aussi.

-C’est Alex. Bredouilla-t-il en cherchant ses mots, comme s’il n’était plus en capacité de parler. Son avion s’est crashé…Il est mort.

Depuis cette date fatidique, tout s’enchaîna très rapidement pour Aaron. Sa vie autrefois parfumée à l’eau de rose se transforma en un chaos aussi obstrué qu’un champ de bataille. Comme un cliché de film dramatique, Aaron tomba dans l’alcool et la dépression, ne bougeant de son canapé que pour se resservir un verre. Il ne prenait plus ses postes à British Airways, ce qui obligea l’entreprise britannique à le licencier après quelques semaines complètes d’absence. L’ancien pilote n’avait plus le goût pour vivre, plus rien n’avait de sens, sauf peut-être, sa bouteille de scotch qui lui faisait oublier son profond chagrin. On pourra dire un sérieux merci à Charlotte qui, malgré l’état pitoyable de son compagnon, ne l’avait pas abandonné. Elle avait d’ailleurs pris les choses en main pour arrêter cette spirale meurtrière. Rendez-vous chez le psychologue, balade sur les bords de la Tamise pour se changer les idées, restaurants entre amis…Chaque activité prévue par Charlotte visait à tirer Aaron vers le haut.

Mais rien ne s'arrangeait...

En plus de l'alcool, Aaron rejoignit le duo parfait d'alcool-drogue. Il devenait addict à cette substance qui soulageait sa tristesse le temps de quelques heures. Il arrivait à oublier Alex, malgré les nombreuses photographies de lui et son meilleur ami, accrochées au salon. Il y avait par exemple une selfie d'eux près de l'Empire State Building, un autre selfie d'eux devant le Taj Mahal, une photo prise lorsque Aaron dégustait un scorpion pour la première fois de sa vie, à Bangkok, ou bien une photo de lui et Alex sur leur planches de surf, à Sydney. Alex était sa moitiée, amicalement parlant, et une partie de son esprit se retrouvait orphelin depuis sa tragique disparition.

Cependant, les éclaircies persistèrent face à cette noirceur infailible.

Un jour, alors qu'Aaron était parti rencontrer son petit dealeur habituel dans une rue escarpée, il fit la rencontre d'un homme à l'accent asiatique, qui changea sa vie entière. Connaissant les dettes personnelles et financières d'Aaron, il lui proposa un job à l'intitulé secrète pour payer ses impayés. Aaron accepta, bien qu'une partie de lui fût contraintre de comprendre qu'il ne s'engageait dans le chemin de l'illégalité. Pour cause, il se retrouvait au beau milieu d'une mafia à la mission particulière. Les premiers temps, il observa, s'entraîna, découvrit des choses insensées comme l'existence du surnaturel. Il quitta également Charlotte, ne pouvant plus vivre avec elle vu la nouvelle vie qu'il menait. Difficilement, il arrêta la drogue et doubla ses entraînements sportifs pour laisser l'effort freiner son addiction. Jamais il n'eut l'idée d'aller tout dévoiler à la police, car qui le prendrait au sérieux ? Une mafia qui s'occupait du surnaturel ? Et puis quoi encore.

Durant un an et demi, il s'entraîna, musclant son corps, formant son esprit à la complexité du surnaturel, et effectua quelques petites missions sans grand intérêt. Il était bien payé, c'était ce qui l'importait. Puis, viens le jour où l'élève assidu prit son envol pour devenir un véritable mafieux. Il pilota les petits avions de tourisme pour livrer la drogue transformée à l'autre bout du pays, c'était bien plus rapide que la route. Certes, retourner dans le cockpit sans Alex lui déchirait son coeur, mais...il était bien payé.

Voici comment Aaron était passé de pilote de ligne à mafieux qui protégeait une créature. Il continuerait de rester professionnel pour continuer à recevoir ces belles rentrées d'argent. Il continuerait d'avoir de temps à autre des coups de blues, et continuerait de survoler le pays pour répendre un peu plus la folie du surnaturel...