Si le temps m'entend, qu'il te fasse revenir, juste pour un instant [Terminé]

Des documents beiges étaient éparpillées devant une jeune femme ayant l'apparence d'être âgée dans la trentaine avancée. Elle avait un ordinateur sur le bureau devant elle afin de gérer son agenda, garder une trace numérique de ses dossiers et de pouvoir y accéder facilement. La femme préférait de loin les copies papier, mais elle devait admettre que l'informatique était beaucoup plus écologique pour l'environnement et pour l'espace limité qu'elle avait dans une grande filière noire à quatre tiroirs derrière elle.

La femme avait une peau pâle où des joues et des lèvres roses coloraient son visage allongé fin. Elle était vêtue d'une chemise rose et d'une longue jupe noire avec des talons hauts de même couleur à ses pieds. Ses longs cheveux noirs étaient remontés en un chignon sur le dessus de sa tête.

Elle griffonnait d'un crayon à encre bleue dans les documents. Ses yeux verts lisaient les lignes qu'elle avait inscrites aux dossiers et y annotait des informations supplémentaires avant de les empiler sur le côté de son long bureau brun en forme de grand L. Le meuble était accompagné d'une chaise noire avec des épais coussins.

La lumière d'une fenêtre sur le côté de la pièce remplissait l'endroit lorsque le soleil décidait de se pointer. Les murs étaient peints d'un jaune pâle avec des lumières encastrées au plafond blanc.

Une lampe de bureau était également installée sur le grand meuble afin que Phaliel puisse continuer à bosser sans ouvrir les lumières de la pièce. N'ayant pas besoin de dormir, il pouvait lui arriver de rester dans cette pièce jusqu'aux petites heures du matin.

Sur le côté gauche de la pièce, il y avait une bibliothèque où des livres de toutes sortes y étaient rangés. Les livres allaient de la psychologie au narcissisme. Il arrivait à Phaliel de prêter des livres à ses patients pour qu'ils se comprennent mieux ou qu'ils puissent mieux aider leur famille... tout y était. Il arrivait à Phaliel de devoir quelques fois les consulter.

Sur le côté droit de la pièce, il y avait deux fauteuils blancs faits de cuir installés un devant l'autre. Un premier était beaucoup plus large et l'autre un peu plus petit. Il y avait également une petite table basse avec des sous-verres si jamais quelqu'un buvait quelque chose ou bien si elle souhaitait y déposer un objet. Un porte-manteau était installé du côté droit de la porte d'entrée afin que les clients puissent y accrocher leur manteau.

Elle n'avait pas de client aujourd'hui avant 15 h 00 et avait décidé de mettre à jour des dossiers pour s'occuper. C'était mieux ainsi pour elle, car sinon la douleur de l'absence la rongerait vive de l'intérieur. Elle apprenait à accepter que Dean préférait être amis et que leur magnifique fille n'était plus. Les deux événements avaient eu lieu il y avait de cela quelques temps, mais c'était toujours aussi difficile.

Elle désirait uniquement le bonheur de Dean alors elle avait répondu qu'elle respecterait son choix et qu'elle serait là au besoin.

Ne pouvant continuer à rester au bunker, car la douleur était pénible, Phaliel avait choisi de s'établir ailleurs dans une petite maison. Elle était un ange et n'avait nullement besoin de tout cela, mais elle aimait beaucoup les humains et décida de faire comme eux. Elle avait son chez elle et y était bien installée.

C'est alors qu'elle entendit des pas hésitants s'approcher de l'entrée de sa maison et sonner à sa porte. Elle n'arrivait pas à détecter la personne, elle était invisible à ses sens angéliques. Qui cela pouvait-il bien être ?

Elle se leva, passa ses mains sur sa jupe afin de retirer les plis et quitta la pièce pour se rendre à la porte d'entrée puis l'ouvrit.

Phaliel ouvrit la porte d'entrée de sa maison et tomba nez à nez avec Dean. Son cœur fit un bond dans sa poitrine lorsque ses yeux rencontrèrent les siens.

Il ne voulait plus être ensemble, disant qu'il valait mieux qu'ils soient amis. Cela la peinait énormément parce que Phaliel, elle, l'aimait toujours. Cependant, elle avait accepté, souhaitant être dans sa vie et se disant que c'était mieux que rien. Elle apprendrait à ne plus désirer quelqu'un qui était inaccessible.

Exactement la personne à laquelle Phaliel tentait de ne pas penser en s'occupant avec ses dossiers. Elle ne s'attendait vraiment pas à le voir sur son porche de maison. Il fallait croire que la volonté de Dieu avait fait en sorte que ce soit lui qui avait sonné à sa porte.

« Dean » dit-elle sur le coup de la surprise. « Je ne m'attendais pas à te voir ici »

Bien que la situation entre eux l'attristait, Phaliel devait admettre qu'elle était plutôt contente que cela soit lui. Elle ne pu s'empêcher de se dire qu'il était toujours aussi séduisant dans ses pantalons déchirés délavés par les nombreuses chasses, ses chandails ajustés et ses vieux manteaux et vestes.

« Non, tu ne me déranges pas » répondit-elle en lui retournant son sourire.

Les yeux de Phaliel tombèrent sur le paquet dans ses mains et elle haussa un sourcil d'un air moqueur qui semblait dire ''Vraiment ?'' parce qu'elle ne mangeait pas et que Dean n'avait pas besoin d'une excuse s'il voulait la voir.

« Tu n'avais pas besoin d'emmener quoi que ce soit pour venir me voir » dit-elle, laissant sortir un léger rire.

Devait-elle l'autoriser à enter ou pas ? Malgré leur situation, elle l'appréciait toujours et il sentait le besoin de parler à quelqu'un. Il éprouvait une détresse. Elle ne pouvait pas laisser une personne qu'elle avait dans son estime ainsi. Son devoir céleste prit le dessus et elle l'invita donc à entrer.

« Je n'ai pas de client avant 15 h 00. Allez, entre »

Elle se plaça alors sur le côté de l'entrée afin de le laisser passer et ferma la porte derrière eux en un léger claquement.

Dans le hall d'entrée à sa droite, il y avait une garde-robe où il pouvait mettre son manteau afin qu'il ne soit pas trop encombrant. Sur sa gauche, il y avait un grand salon avec un divan beige pâle à deux places sur le mur, un autre à une place de même couleur que le premier à la droite devant une grande fenêtre laissant passer la lumière du jour. Devant eux, il y avait un meuble de télévision brun et une table basse vitrée. Les murs du salon étaient peints d'un beige un peu plus foncé que les divans.

« Si tu veux quelque chose à boire ou à manger, il y en a dans la cuisine » dit l'ange, pointant derrière elle l'endroit en face de la salle à manger qui se trouvait à la gauche du salon.

Phaliel n'avait pas besoin de boire ni de manger, mais elle s'efforçait de garder des boissons froides dans le frigo ainsi que de la nourriture dans le garde-manger afin que les personnes venant chez elle aient de quoi se remplir l'estomac. Il lui arrivait quelques fois que des clients lui demandent quelque chose à boire ou à manger.

Sachant que Dean était sans doute venu pour discuter un peu, elle prit place sur le divan deux places collé sur le mur du salon. Une fois que Dean eût pris place sur un des divans, Phaliel se tourna dans sa direction, posant son regard sur lui, prête à l'écouter.

« Je t'écoute »

Installés tous les deux sur le divan dans le salon, il y eu un silence avant que Dean ne parle. Il avait fixé le sol, posant ses coudes sur ses genoux et prit son visage entre ses mains. Il semblait hésiter. Cela devait sans doute être important si Dean réagissait de cette manière. Il semblait torturé et le regard de Phaliel s'adoucit en le voyant dans cet état. Elle ne dit rien, attendant patiemment que les mots sortent.

Il avait besoin de parler d'elle, d'Anaphiel. Phaliel sentit comme une pierre tomber dans son estomac en attendant ces mots. Elle se doutait qu'il veuilleparler d'elle. Après tout, elle était décédée et elle restait quand même leur fille. Il avait raison, elle était la mieux placée pour comprendre, car elle était sa mère. Castiel et les autres faisaient de leur mieux pour les supporter, mais c'était difficile.

Phaliel non plus n'arrivait pas à faire ce deuil complètement. Elle était terriblement en colère contre Sam, mais en même temps, elle n'arrivait pas à lui en vouloir, car il n'était pas dans son état normal lorsqu'il avait commis le meurtre. De plus, lorsque Phaliel avait accouché d'Anaphiel, Dean avait succombé aux mains de Métatron et était devenu un démon. Il les avait ensuite abandonnés et il n'avait pas pu passer beaucoup de temps avec la petite. Elle aurait tellement aimé que Dean apprenne à mieux la connaître et passe plus de temps avec elle.

Elle soupira doucement et leva les yeux vers lui avant de dire :

« J'ai aussi de la difficulté à m'y faire et je pense qu'en parler pourrait aider » Elle lui sourit tristement.

Phaliel était une psychothérapeute et savait mieux que quiconque que garder ses émotions pour soi n'était pas toujours la meilleure chose à faire. Elle savait également qu'un deuil se passait en plusieurs étapes non linéaires. Elles passaient et revenaient comme elles venaient, sans ordre précis. Les deux parents devaient sans doute être dans le stade plutôt dépressif du deuil, mais la colère était toujours là, présente dans un petit coin reculé du coeur. Après tout, elle avait été assassinée.

« J'ai gardé ceci avant qu'on ne dispose de son corps » ajouta Phaliel en sortant un pendentif fait d'or en forme de coeur avec une fine chaîne fait du même matériel.

« Elle me manque » Elle marqua une pause, ses yeux commençant à se remplir d'eau, ne quittant pas le pendentif. « Il n'y a pas une seule journée où je ne pense pas à elle »

Phaliel inspira de manière saccadée, retenant ses larmes. Elle avait besoin de parler et elle s'en rendit compte lorsqu'elle commença à le faire. Les mots ne voulaient plus s'arrêter même si elle essayait.

« J'aurais aimé que tu passes plus de temps avec elle. Elle était... elle était une gentille fille adorable qui n'aurait pas fait de mal à une mouche » Elle marqua une pause, se retenant pour ne pas pleurer. « Elle avait notre caractère, par contre. Elle savait se défendre »

L'ange rigola tristement en se remémorant comment l'hybride se comportait. Elle avait à peine 10 ans quand elle est morte. C'était tout jeune encore pour partir. Elle avait toute la vie devant elle. Qu'aurait-elle pu devenir ? Qu'aurait-elle fait de sa vie ? Une bien ordinaire ou encore une marquée par la chasse ? Elle s'impliquait quelques fois quand cela était important, mais la plupart du temps, elle essayait de ne pas trop le faire.

Phaliel déposa le pendentif sur la table basse et se tourna ensuite vers Dean. Elle se dit que lui aussi avait besoin de parler et se promis de lui permettre de le faire.

« Qu'est-ce qui t'empêche de passer au travers ? » lui demanda-t-elle, souhaitant mieux comprendre ce qu'il vivait.

Phaliel se vida le coeur, retenant ses larmes tant bien que mal. Ils avaient visiblement besoin de parler. La douleur les rongeait de l'intérieur. Ils avaient perdu une fille, un membre de la famille, dans des circonstances assez difficiles. L'ange connaissait Sam. Dans son état normal, il n'aurait pas attaqué Anaphiel. Il l'adorait. Elle savait que pour qu'il fasse une chose pareille il devait bien y avoir quelque chose qui ne tournait pas rond. Elle se souviendrait toujours de son corps inerte au sol et du trou béant d'une lame d'ange dans son corps.

« Sam ne l'aurait jamais tué » Elle souffla, son menton tremblotant sous l'émotion. « Il l'adorait » Elle releva les yeux vers Dean et ajouta : « Ça me rend triste qu'il l'ait connu plus que toi »

Elle ne voulait pas retourner le couteau dans la plaie, mais elle devait admettre que Sam l'avait bien plus connu que son propre père. En revanche, elle était contente qu'elle ait eu la chance d'avoir un oncle aimant malgré sa possession.

« Je suis heureuse qu'elle ait eu la chance d'avoir un oncle aimant »

Elle osait espérer que Dean ait eu la chance de passer quelques moments avec elle et de s'y accrocher. Il fallait s'accrocher au moindre moment de bonheur. C'était la seule chose à laquelle il fallait se raccrocher.

Phaliel demanda ensuite à Dean pourquoi il avait de la difficulté à passer au travers ce deuil, cherchant à mieux comprendre ce qu'il vivait. Il répondit et elle l'écouta attentivement. Elle n'avait pas tort de penser que le fait de ne pas vraiment l'avoir connu n'aidait pas. Elle avait été tuée par son propre oncle. Ça restait tout de même son frère, mais en même temps, ce n'était pas lui. En plus, il était porté disparu, possédé par Dieu seul savait quoi et il se faisait énormément de souci pour lui. Il voulait également lui remettre les idées en place. Il avait l'impression qu'il ne réussirait pas à passer au travers de tout ça sans l'avoir retrouvé.

Elle secoua doucement la tête, soupirant et levant une main pour la déposer sur son épaule en guise de support.

« Nous allons le retrouver, je te le promets » dit-elle, lui offrant un sourire, malgré les larmes qui voulaient tomber, qui se voulait réconfortant.

Elle se recula, ne voulant pas s'éterniser et se tourna vers la boîte de chocolat qu'il avait ramenée. D'un revers de poignet, le couvercle de la boîte s'ouvrit doucement et elle en prit un qu'elle mit en bouche afin de le manger.

« Il faut bien qu'on les mange, non ? » ajouta-t-elle, un léger sourire sur les lèvres, après avoir avalé sa bouchée.

Quelque chose perturbait Phaliel. Elle y pensait depuis longtemps et elle savait qu'il ne fallait pas jouer avec la mort. Sa fille lui manquait terriblement. L'ange était capable de ressusciter les morts, mais cela venait avec des conséquences. Elle avait pensé à le faire pour leur fille, mais hésitait et avec raison. Elle voulait le lui partager, car elle sentait le besoin de le faire, ignorant comment il réagirait. Éclaterait-il de colère ou bien de tristesse ? Deviendrait-il agressif ou encore émotif ? Peu importait sa réaction, elle serait prête à le gérer, ayant dû gérer des émotions de toute sorte venant des personnes qu'elle traitait et qu'elle côtoyait.

« Tu sais, cela fait un moment que je pense à un truc » commença-t-elle. « Je sais qu'il y a des conséquences à assumer avec ce genre d'action... » Ajouta-t-elle, laissant échapper un léger rire sans humour, rempli de tristesse. « Comme tu dois sans doute le savoir, je peux ressusciter les morts »

Elle se doutait qu'il ne veuille pas et elle le comprenait parfaitement.

« Je comprends que tu ne veuilles pas et moi non plus je n'aime pas jouer avec la mort »

Elle soupira. Ceci la mettait dans une situation embarrassante. Elle avait le pouvoir de redonner vie aux gens, mais en même temps, elle le savait que ce n'était pas la meilleure chose à faire.

« Je peux toujours lui transmettre des messages de ta part quand je vais au Paradis, si cela peut te réconforter » Elle marqua une pause et continua : « J'y vais souvent et je peux te dire qu'elle va bien. Elle a son petit Paradis à elle et elle est heureuse. Elle revit des souvenirs agréables qu'elle a vécues » Sourit Phaliel. « Elle me demande beaucoup comment tu te portes. Elle est en partie ange alors elle peut t'entendre si jamais tu souhaites lui parler toi-même »

Ensuite, il sombra dans ses plus profondes inquiétudes à propos de son frère et c'était compréhensible. L'ange l'écouta avec attention, attendant patiemment qu'il ait fini de parler, le laissant se vider le coeur. Phaliel aussi espérait de tout coeur qu'ils le retrouveraient. Elle pourrait tenter de s'y mettre à sa recherche dans ses temps libres.

« Tes inquiétudes sont tout à fait valides. On ignore complètement où il est. Si tu veux, je peux essayer de me mettre à sa recherche si cela peut t'aider » dit-elle tout en croquant dans un autre chocolat.

Puis, Dean sembla être bien plus en contrôle de ses émotions et détendu, mangeant un morceau de chocolat à son tour. Tout le long de leur discussion, elle se tenait silencieuse et écoutait avec attention. Il était important d'écouter les autres quand ils parlaient. Il y avait des façons diplomatiques d'ignorer ou de changer de sujet avec des personnes toxiques.

Il fallait croire que parler de leurs émotions et de leur fille les avait aidés à comprendre ce qu'ils vivaient et à apprendre à mieux vivre avec la réalité qu'elle ne reviendrait pas. Cela leur avait permis de se revoir et de savoir qu'ils n'étaient pas seuls à vivre leurs émotions. En tout cas, c'était ce que cette discussion avait eu comme effet sur l'ange.

Dean et Phaliel n'étaient peut-être plus ensemble et cela lui prendrait du temps à l'accepter, mais cela lui avait fait plaisir de le revoir. Il était toujours agréable de lui parler, sauf dans les moments où il se montrait désagréable, mais on l'acceptait comme il était. Dû à la nature de leur relation, il leur était possible d'être bien plus ouverts envers l'un et l'autre et elle savait qu'elle pouvait compter sur lui.

À la suite de ses mots, elle lui offrit un doux sourire lumineux qui se voulut bien plus rempli d'émotions agréables en signe de remerciement comparé aux autres qu'ils avaient faits auparavant.

« Merci beaucoup. Je n'hésiterai pas à te contacter. Toi aussi tu sais où me trouver »

Dean écoutait l'ange alors qu'elle lui partageait qu'elle avait pensé à ressusciter Anaphiel afin qu'elle puisse continuer à vivre une vie auprès de sa famille et de ses amis. Phaliel était peu convaincue cependant, car elle savait ce que ce genre d'action comportait comme conséquence. Non, il ne valait mieux pas. Dean ne lui dit rien, mais lui fit savoir également qu'il n'était pas du tout d'accord avec cette option. Phaliel s'était attendu à autre chose, mais au moins il avait su contrôler un peu ses émotions.

L'ange lui partagea comment leur fille se portait au Paradis. Le fait de savoir qu'elle s'y trouvait était réconfortant en soi. Cela voulait donc dire qu'elle méritait sa place dans la demeure des anges, ses oncles et tantes de par sa mère. Au moment de sa naissance, le ciel et l'enfer avaient cherché à mettre la main sur elle, mais l'ange les en avait empêché, Dean n'ayant pu se comporter en père exemplaire. Elle ne lui en voulait plus, la vie ayant décidé d'en faire autrement.

L'ange lui offrit par la suite un sourire se voulant chaleureux lorsque Dean lui répondit qu'il ne se gênerait pas pour lui parler lui-même, que sa mère pouvait lui partager ses nouvelles et que son père ferait en sorte qu'elles soient bonnes. Phaliel savait que ce serait plus ou moins difficile étant donné le train de vie qu'ils menaient, entre vouloir avoir une vie sans embrouille, partir à la recherche de leurs proches quand ils étaient dans la merde et désirer un peu d'action en chassant des monstres.

Il la remercia de vouloir l'aider à retrouver Sam. C'était tout à fait normal, voyons. Depuis le temps, les Winchester étaient devenus des amis et elle ferait tout pour ceux qu'elle aimait. Malgré leur situation, cela ne l'empêchait pas de se faire du souci pour les deux hommes et même pour Castiel qu'elle avait apprise à apprécier et à respecter avec le temps.

« C'est tout à fait normal, voyons »

Puis, Dean se leva du divan sur lequel il était assis et posa une de ses larges mains sur son épaule en guise de soutien. Elle eut un frisson malgré elle, malgré le fait qu'il ne lui appartenait plus. Ce contact réussi à lui procurer un peu de réconfort face à tout ce qu'ils devaient endurer ces derniers temps. Il lui demanda ensuite de prendre soin d'elle-même. Phaliel le devait. Elle le devait afin d'accomplir son devoir céleste. L'ange devait apprendre à vivre avec l'absence de leur fille et de celle de Dean. Il était toujours là, il faisait toujours partie de sa vie, mais pas comme elle l'aurait désiré. Les choses étaient ce qu'elles étaient et l'ange apprendrait à accepter la situation telle qu'elle était.

« Je n'y manquerai pas »

Il se dirigea ensuite vers la sortie et elle se leva afin de l'accompagner vers la porte d'entrée. L'ange jeta un rapide coup d'oeil vers une horloge placée au-dessus du mur du garde-robe et remarqua qu'il était bientôt l'heure d'accueillir un de ses patients chez elle.

Dean empoigna son manteau, l'enfila et se dirigea vers l'impala noire garée devant la maison. Phaliel sorti sur le porche de sa demeure et le regarda s'installer dans la voiture. Elle l'entendit ensuite s'adresser à leur fille étant donnée sa nature céleste et comprit que le chasseur avait besoin de sentir le soutien de leur fille. L'ange comprit, car elle aussi lui parlait de temps à autre quand elle ne se rendait pas au Paradis.

Phaliel se tint sur le porche de la maison et observa l'impala disparaître jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus la voir et se retourna dans la maison, fermant la porte d'entrée au passage.